Oui, les doigts sont des bouts en trop dans nos vie.
Les doigts sont la partie visible.
Du qui-ne-va-pas dans l’humain.
Les doigts ne sont pas dans la main.
Et sa main n’est pas non plus dans la sienne.
Sa main désigne toutes les parties opérantes
qui font que la pensée doit raper quelque part.
La pensée s’enraye dans quelque chose quelque part.
La pensée passe par la rape des doigts
ainsi que de tous les membres.
Les membres qui s’inventent une conscience pour la truquer.
Les membres pensent au trucage
car les morts remontent des membres.
Les morts sont la partie remontée dans les membres.
C’est-à-dire dans ce qui nous fait vivre par bout de tuyau
et nous fait parler par bout de tuyau.
Rien ne sort autrement.
La pensée ne peut pas sortir qu’en se rabaissant.
La pensée baisse la tête
car c’est bas de plafond dans l’homme.
La pensée passe en se tassant.
La pensée passe en se ratatinant.
En se raboulotant et se griffant.
En se blessant de s’être ramassée sur elle-même.
En s’écorchant et oubliant toutes les parties d’elle.
Cette fois elle passe par les doigts.
Demain elle passera autrement.
Dans d’autres mains.