Est-ce que je l’aime tout partout. Je l’aime tout partout où il y a des gens. Tous ces gens je l’aimerai partout dedans, avec les mots des gens qui l’entourent. Je ferai son entourement de gens et je l’aimerai fortement dedans. Je ne lui prendrai plus les mots des gens ni les siens. J’ai pu prendre ses mots et ceux qu’elle me ramenait par la bouche. Je lui ai pris sa bouche et je pensais que c’était par amour. Je l’aimais d’amour et voulais lui montrer comment j’encadrais les mots de sa bouche et des gens. Tous les gens qui l’entouraient je les prenais pour les encadrer et lui montrer. Et elle semblait aimer cela. Elle aimait me dire tous les mots. Alors je les avalais pour ensuite les recracher. Comme un animal fait pour mieux digérer. Moi je digérais ses mots ruminés par les gens, puis je recrachais le tout par amour. Je recrachais pour tout l’entourement. Pour qu’elle puisse aussi prendre ces mots. Je lui offrais tout le recraché des mots. La vomissure de gens. Et elle disait qu’elle aimait bien ça. Elle disait j’aime bien ça, mais en réalité c’est elle qui aurait voulu reprendre les mots vomis de son entourement. C’est elle qui a voulu être la repreneuse de mots ruminés sans moi. Qu’elle installe sa boutique de lignes. Qu’elle fasse le tour des gens ligne après ligne. Vomi après vomi. C’est ça qu’elle voulait et non plus manger du ruminé de la veille. Du recraché d’elle en moi. Ça elle voulait pas. Elle pouvait plus. Elle lit maintenant ailleurs. Elle parle ailleurs. Elle regarde ailleurs. Elle reprise la vie d’ici elle-même. La vie d’un homme elle l’a veut pour ici. Elle veut voir s’il a une belle langue. S’il a de belles dents. S’il recrache bien. S’il a de belles mains. De belles déjections. Elle lui prendra ses mots et elle dansera avec, elle dansera autour d’un monde de mots et me recrachera mon baratin.
Elle me dit il y a une chose que j’ai dite et je ne reviendrai pas dessus. Il y a cette chose qui est concrète et que je garde, je veux garder ce que j’ai dit puis elle dit qu’elle ne dit plus pareil, car les choses changent. Il faut que nous on aille de l’avant, dans ce que je dis aller de l’avant, dit-elle, mais ce n’est pas le même aller de l’avant que cet aller de l’avant de l’autre jour, car l’autre jour il impliquait qu’on n’allait pas vraiment de l’avant, puisqu’on était un peu à terre, mais que maintenant on va vraiment de l’avant. Il faut donc dire un peu différemment. Elle dit d’ailleurs qu’elle change, que nous changeons, que tout à changé et qu’il faut vraiment que ça change. Alors nous allons changer en allant de l’avant tous les deux et en acceptant les coups du destin (ou je ne sais plus quoi). Elle a sûrement dit qu’il fallait accepter les coups du destin (ou je ne sais plus quoi). (Je ne me souviens plus, mais c’était je ne sais plus quoi), (en tout cas ça n’était pas les coups du destin) (Je crois qu’elle a parlé d’avoir son libre-arbitre, qu’il fallait accepter les joies (ou les malheurs (quelque chose comme ça) du libre-arbritre). (Quand le coup du destin arrive, il y a aussi les petits coups du libre-arbitre), (et il faut l’accepter). (C’est un peu ça de gagné dit-elle, ou quelque chose dans le genre.) (Et que moi aussi je peux asséner des petites tapes de libre-arbitre dans les grands coups du destin (ça ne fait jamais de mal de toute façon.) (Elle n’a guère expliqué plus avant mon libre-arbitre, mais j’ai alors compris qu’elle avait bien compris ce que c’était que le sien.) (Elle maîtrisait bien son libre-arbitre (et alors ça c’est le principal), (du moment qu’on ne mette pas des grands coups pompes de libre-arbritre dans le cul) (du moment qu’on se mette pas non plus dans les pommes avec les coups du destin).