L'écrivain est l'ennemi intime des patrons l'ennemis aussi des travailleurs
Qui sont tous ces auteurs qui parlent ? qui s’autorisent à dire et à penser que ? à se coiffer de différentes casquettes ? à être de droite ou de gauche, du centre droit ou du centre gauche, de tel milieu ou plutôt de tel autre, contre ou pour, honorés déshonorés, c’est On ou c’est Off, qui sont-ils donc à voir les choses rangées d’un côté ou d’un autre ? tous ceux qui pensent en dualité, avec des amis, des ennemis, des salauds et des héros, des braves et des lâches. Point de salut entre tout ça. Qui sont ces gens, Auteurs comme on dit, c’est-à-dire qu’on y met un peu tout et l’eau de vaisselle avec (ou l’eau du bain, comme on veut). Il n’y en a pas un qui parle de ce qui le cheville en dedans, du type au fond qui se coltine tout ce qui se trame et ce que l’époque lui ramène comme colère. La colère n’est pas faite de mots. La colère n’est pas faite de posture bordel ! De position : blanc/noir, et les mots ne sont pas figés dans des postulats datant du siècle passé. Renversons donc la bibliothèque et fourrons donc leur museau dans les livres et ils verront s’il n’y a pas toujours eu ce petit questionnement qui a agité bon nombre de grands écrivains et poètes et penseurs et philosophes et artistes. Aujourd’hui, le gros soucis, c’est l’Auteur. Sa prise de position, son angle de vue, sa pénétrabilité des marchés et des réflexions soit socialistes, féministes, soit carrément son aversion pour certaines races, couleurs. Auteur de l’Aube Dorée. L’Auteur pense que. L’Auteur a dit que. L’Auteur a signé quoi. L’Auteur a pris position ?
L’Auteur semble, ici, mi-figue mi-raisin, ne trouvez-vous pas ?
On ne sait sur quel pied danse l’Auteur ?
L’Auteur sait-il danser ?
L’Auteur c’est de la merde.
Et plus ça vient plus les écrivains ont des pensés, ont des fixations, ont des mauvaises colères nées de petits calculs, ils font des crises par derrière leurs amis.
Ils ont des Idées les HAuteurs.
Ces temps-ci l’écrivain, le poète défend sa posture d’Auteur. Si c’est une femme, c’est forcément une féministe acharnée qui va traquer le gros misogyne dans les mots de l’autre, comme cela m’est arrivé récemment avec Liliane Giraudon et le texte « Petit Papa » (qui va se trouver dans le Pamphlet contre la mort, à paraître le 18 octobre en librairie).
J’ai lu ce texte dans un bar associatif de la Ciotat, un café très militant et ma lecture d’ensemble (4 textes) a eu un très bon accueil, mais deux jours plus tard, j’ai appris par un ami que le poéte Giraudon disait à tous ses amis vouloir me casser la gueule (« faut pas que j'lui parle, sinon je lui casse la gueule ! » ).
Déjà parce qu’elle pense que j’ai lu le premier texte issu de Pas de tombeau pour Mesrine, rien que pour faire chier l’éditeur Al Dante (alors que le texte ne met vraiment pas en cause Laurent Cauwet, mais une fonction – ce aussi qui montre que personne, autour d'Al Dante, ne lit les livres ! Et ce texte j’ai voulu le lire pour lui rendre hommage et non lire un livre publié par POL, ce qui semblait logique, vu que la lecture était inscrite dans le festival Manifesten, d'Al Dante) et que mon second texte, Petit papa, est un texte honteusement misogyne.
Je suis passé devant elle plusieurs fois sans que rien ne se manifeste à part un gros dos rond et une moue avec le nez dans le verre à bière.
Je n’ai rien constaté d’autre (mais paraît-il, elle hurlait aux loups avec ses amis qui s’en donnaient aussi à cœur joie !).
Les amis (facebook !) sont ainsi, il faut en prendre parti.
Le texte Petit Papa avait été mis en ligne ici il y a déjà quelques mois. Il n’y a eu que de bons accueils. Il a été publié dans le numéro 3 de l’Impossible. Ensuite, P.O.L, lorsqu’il a accepté mon manuscrit, m’a parlé de ce texte en particulier, le considérant comme une suite de 1 jour (et il l’aimait beaucoup ! ce n’est pas rien de le dire, n’est-ce pas ?). Mes amis féminins (et j’ose dire qu’elles sont tout de même nombreuses et aucunement faux-cul) n’ont jamais trouvé ce texte misogyne.
Aucune personne ne m’avait sorti un bazar pareil !
Et par la bande !
A ma lecture, Oscarine Bosquet semble également avoir très bien accueilli ce texte (je dis ça, car on m'a rétorqué que les gens du bar n’avaient pas forcément la même lecture que des habitués de la poésie, blablabla…, ce qui est limite méprisant. Les personnes qui tenaient le café –hommes et femmes – semblaient vraiment enchantés de la lecture et n’ont rien trouvé à redire ! Mais cet accueil, très chaleureux, ne vaut apparemment rien pour les Institutions de la Poésie Marseillaise – C’est : I.P.M. – , apparemment…)
Donc : l’Auteur Charles Pennequin, comme on l’aura compris ici, est donc une espèce de blond-roux dégarni de type continental et qui écrit donc comme une espèce de blond-roux dégarni de type continental et, qui plus est, règle ses comptes dans ses écrits, avec des trucs mal vécus et moches… une sorte de Richard Millet des Corons en somme, pour aller vite. C’est ce que doit en ce moment encore penser Liliane Giraudon, qui semble toujours faire son gros dos rond féministe mais continental au poète-misogyne (pour l’éviter, éviter de lui parler). Elle qui écrit apparemment donc, comme une femme. Qui a une écriture de femme, donc. Et une pensée féministe, donc (et du coup, quand on écrit féministe et qu’on est forcément une femme, et qu’on a une écriture de femme, on n’est donc pas du tout un grand homme blond-roux dégarni de type continental-aryen macho, c’est-à-dire un connard qui règle ses comptes avec les femmes et avec les pauvres gens et qui sait pas lire Deleuze, n’est-ce pas ? On est du bon côté là ? ouf ! ça soulage !).
Il faudrait tout de même un peu arrêter de taper dans les gamelles et péter des câbles vis-à-vis de gens qui se coltinent l’écriture et non des pensées choisies (car même de Deleuze, très à la mode dans nos milieux, ce sont des pensées choisies).
La poésie ce n’est pas que des prises de positions officielles avec des rapports et des photos prouvant que vous y étiez bien à la manif pour les pussy riot. Même si c’est très bien de le faire.
Autre chose, qui permet de voir un peu mieux où ça coince :
Liliane Giraudon, encore elle, à la fin des lectures à la Ciotat (où étaient donc réunis pour les lectures, Oscarine Bosquet, Jann-Marc Rouillan et moi-même) a répondu à quelqu’un qui prétendait que la poésie, la mienne apparemment, n’utilisait plus trop le mot Fleur.
La poète lui a répondu que maintenant c’était Merde qui était à la mode. Maintenant on utilisait le mot merde et ce n’était pas mieux. C’était ça la mode, le mot Merde. Le problème avec ces gens, je crois, est justement placé à cet endroit, car d’après eux on utilise des mots. Pourtant c’est une poète qui dit ça ( ?) Je veux dire qu’elle sait bien de quoi il en retourne, pour elle comme pour moi.
Car ceux qui utilisent des mots pour faire chic, pour faire vrai ou pour faire sentimental, ça n’a rien à voir avec un texte que je peux écrire. Si j’écris un texte des mots viennent. Forcément qu’ils vont venir. Mais ce n’est pas une utilisation. Je ne les ai pas choisis, ils viennent de la parole, ils viennent de tout ce qui se dit, se vit, se trame dans le bourbier dans lequel on est, ils viennent de tout ce qui nous traque et nous étouffe et ils sont pris dans une sorte de pot, de baratte et ça tourne dedans. Comment on peut dire que je mets merde dans mes mots ? comme quelqu’un qui n’y connaîtrait rien et qui viendrait m’en faire le reproche (car ce reproche de Liliane Giraudon m’était évidemment destiné). C’est comme être du bon côté, le bon côté du bon mot, de la bonne morale, alors que la poésie n’a que foutre de tout ça. La morale est encore ailleurs. Encore plus enfoncée, et sans mot. Là ce n’est que belle posture de bien-pensants de la poésie. Comme disait Fillliou (il va falloir faire tomber cette bibliothèque et leur mettre le pif dedans) : si Karl Marx avait écrit le capital comme une poésie, on n’en serait peut-être pas là[1]. (Une autre aussi, « Tu sais pourquoi ça existe, les artistes ? Les artistes, ça existe tant que les femmes n’ont pas pris le pouvoir. Entre les hommes et les femmes, il y a les artistes. » Il y a donc des poètes, c’est-à-dire des Transgenres qui disent Merde et Fleur en même temps à tous les genres, les postures, les tendances, les idéaux et les accoutumances.)
Effectivement, la poésie c’est de la petite bière. Elle « ne peut pas tout », bien sûr !
Vite les armes alors ? Vite les positions ! Vite on tranche ! Vite on devient con ou Auteur ! Ou enfermé, dans sa posture, sa définition, un nom que vous colle les autres. Au choix ! Pas de Salut !
Car s’ils pensent que je suis misogyne ou contre les éditeurs ou anti-intellectuel, c’est parce que lorsqu’ils s’affirment, eux, ils s’affirment en ennemi. Le jeu du miroir. Si je parle des femmes ainsi, c’est que les femmes sont mes ennemis ! Si je parle des éditeurs ainsi, c’est parce que j’ai en face Al Dante et que je peux pas piffrer cet éditeur ! c’est évident pour eux !
Voilà donc d’où vient toute cette incompréhension, toute cette agressivité larvée que j’ai senti durant tout mon séjour à Marseille (une semaine !). De quoi déprimer. De quoi être malade (hier encore : 39 de fièvre). Alors ne m’en voulez pas de vous taper un peu sur la bobine, ça serait bien qu’elle remarche droit votre bobine !!! Car vous l’avez fait, vous m’avez bien cogné avec vos faux comportements, vos paroles par derrières, vos fausses embrassades, vos fausses trinqueries, toutes vos fausseries habituées au faux jeu alors que vous savez très bien que quelqu’un qui lit, c’est quelqu’un qui s’expose, qui dit tout, qui se fout à poil devant ce qui devrait être droit et qui l’est pas. Il parle avec la honte. Lisez le Pamphlet contre la mort qui va sortir, il y a un passage sur les pseudo-philosophes. A la fin de ce texte je cite un vrai penseur, qui parle justement de la pensée, des peauciers du front, qui dit que la pensée c’est ce qui s’hérisse. ça pique ! Car oui, penser c’est s’hérisser. C’est-à-dire, avoir un hérisson dans sa poche et celui-ci se met à pisser. Le hérisson de la pensée pisse dans ma poche. C’est-à-dire qu’il faut avoir la honte. Penser et parler c’est montrer la honte. Voilà ce qu’il dit exactement celui que je cite discrètement, pas comme vous les bellâtres, les arrivés, les qui ont tout vu tout lu et qui vous montre que vous êtes le dernier des couillons.
On ne peut pas, on n’a pas le droit d’après vous, d’écrire et penser et de s’évertuer à dire et s’entortiller dans l’écrit et tout pousser dehors et faire des tas immondes contre la terre entière. Contre le monde entier, les humains et les bêtes dans leur ensemble (et parler, aussi, à tous ces ensembles là, sans les jeter dehors). Il faut uniquement parler de ce qui nous divise. C’est comme ça qu’ils voient le monde et c’est comme ça qu’ils pensent que les autres pensent aussi pareil. Tout le monde pense pareil d’après ces « ils » que je désigne depuis l’autre texte et qui désigne des choix, des façons de devenir qui craignent.
Car Toi aussi tu dois faire un choix (n’est-ce pas ?) : C’est Georges Ibrahim Abdallah ou bien Hubert Colas. C’est très risible, car c’est une chanson improvisée sur le marché de la plaine à un moment donné. C’est rigolo car ça n’a aucun sens mais c’en est presque rendu là (à marseille, mais ailleurs et même là-bas, chez pakito par exemple, on s’en tape).
Mais comme dit mon ami Antoine B., C’est pape au lit hic, tout ça ! c’est juste un AVC que j’ai eu en vous revoyant dans ma tête. Quand je suis tombé sur le billard au bar despérado ou un moment comme ça. Et dans mon cerveau y a rien qui déconne, sauf que maintenant, quand je fais caca, je le prends dans ma main, je le regarde longtemps le caca et je le lance sur les Grands Terrains (Al Dante), mais juste pour dire que je les aime bien au fond du fond, les Grands Terrains (Al Dante) ! Sauf que maintenant, hormis tous ces reproches larvés et tout, il me dit aussi qu’il prend des risques, car il va publier un type qui a écrit tout de même ceci : http://www.t-pas-net.com/libr-critique/?p=1199
Je vous laisse déguster (le caca – le bon caca de ce gars-là, car lui il semble avoir fait un AVC sévère chez ces gens propres sur eux de Libr-Critique que défend constamment Laurent Cauwet et tous ses amis bien pensant de la poésie, Sylvain Courtoux fan de Liliane,etc.).
[1] « Il faut considérer, bien sûr, Marx en tant que sociologue, écrit Filliou. Marx aimait bien Fourier et en a fait l’éloge, mais il pensait sûrement qu’il était un utopiste, pour ne pas dire un farceur quelquefois ( et bien sûr Fourier était parfois drôle et rêveur). Marx a créé sa propre théorie qu’il a apelée le socialisme scientifique. Je pense parfois qu’il aurait mieux valu qu’il soit poète que philosophe, sociologue ou économiste, car alors personne n’aurait pu faire de sa doctrine une religion et peut-être aurions-nous pu trouver, dans ce qu’il a dit, assez d’éléments pour un véritable changement du monde. »